Jeudi 3 novembre – Étape 178 de Taybeh à Qusra – 22 kms
Jeudi 3 novembre – Étape 178 de Taybeh à Qusra – 22 kms

Jeudi 3 novembre – Étape 178 de Taybeh à Qusra – 22 kms

Sympathique petit déjeuner chez les sœurs puis nous partirons vers 8 h pour notre étape du jour qui, malgré une distance raisonnable, ne sera pas de tout repos étant donné que nous aurons quand même à gérer 1 200 mètres de dénivelé en cumulé.

Les 5 villages traversés aujourd’hui se situant en Cisjordanie, territoire palestinien, nous pensions ne plus avoir de checkpoint ni de contrôles spécifiques. Grande erreur de notre part, nous constaterons rapidement que de nombreuses colonies israéliennes se situent en territoire palestinien et par conséquent les grillages, barbelés, miradors, checkpoints continuent à faire partie du quotidien de la population arabe.

Dès les premiers kms nous retrouverons l’ambiance de la Turquie où l’on vous arrête très fréquemment, mais ici le café remplacera le çay. Avant d’accepter notre 1er café, nous refuserons auparavant 4 ou 5 invitations.

Tout en restant presque toujours sur des routes goudronnées, nous traverserons de beaux paysages montagneux.

L’entrée du village de Kafermalek sera bien agréable avant d’entamer une très longue et raide descente.

Quelques kms avant Khirbat, où il nous faudra encore refuser des invitations au café, nous nous arrêterons en bord de route pour justement boire le café en compagnie d’une très agréable famille en pleine récolte d’olives.

Après 15 kms, à Shilo, les choses vont se compliquer. Dans un 1er temps, après un passage à un checkpoint, il nous faudra faire un détour de près d’un km parce qu’un peu plus loin la route était fermée tant aux voitures qu’aux piétons.

Plus loin encore, en plein dans une montée, un gros 4×4 blanc s’arrêtera à notre hauteur et le chauffeur commencera à entamer une conversation en nous demandant de quel pays sommes nous originaires. Un moment donné le chauffeur voudra voir nos passeports. Et là, en voyant sa mitrailleuse sur ses genoux, nous comprendrons très vite que ce n’est plus de la rigolade. Ceci dit, très vite il nous laissera repartir.

A Jalud, nous aurons beaucoup de mal à nous débarrasser d’une dizaine de gamins qui nous harceleront pendant plus d’un quart d’heure en commençant à nous demander de leur donner nos bâtons de marche puis, par la suite, de l’argent. Ne parvenant pas à leur fin, ils finiront par nous jeter des cailloux.

Un peu plus loin, sur notre passage nous serons salués par quelques chèvres et tout particulièrement par madame et son seau.

A la sortie de ce village, nous nous arrêterons à un market. Après nos courses, nous demanderons à la jeune femme de l’épicerie si elle connaissait un hôtel à Qusra, notre prochain village. De suite, elle nous dira qu’il n’y a pas d’hébergement possible ni ici ni à Qusra.

Entre temps était arrivé son frère, et de suite s’engagera une discussion entre les deux. La dame voulant nous inviter chez elle, quant au monsieur il préférera nous emmener à Qusra pour nous trouver une solution.

En cours de route, il nous montrera deux grandes casses automobiles en nous expliquant qu’il s’agit là, tout simplement, de voitures confisquées par les colons israéliens puis détruites. Il nous expliquera aussi qu’il est ici dangereux pour un palestinien d’accueillir chez lui des étrangers.

Après plus d’une demi-heure, ne parvenant pas à nous trouver un toit pour la nuit, nous lui demanderons de nous déposer à une mosquée et de demander à l’imam de nous recevoir.

En attendant ce dernier, un jeune garçon d’une douzaine d’années, d’un commerce en face de la mosquée, viendra nous voir et voudra nous aider. Il fera craquer Geneviève en lui disant qu’elle est aussi gentille que sa maman.

Entre temps, l’Imam viendra nous voir en nous expliquant qu’il a demandé à quelqu’un de venir nous chercher pour nous héberger. De son côté, le jeune garçon, avec l’aide de son grand frère et de son papa, nous aura lui aussi trouvé une solution. Bien sûr nous serons obligés de décliner.

Rapidement, arrivera un jeune homme qui nous emmènera dans sa toute nouvelle maison, pas encore achevée. Souvenez-vous une telle expérience nous était déjà arrivée en Turquie avec Arielle et son mari….

Avant de disparaitre, notre hôte du soir nous remettra encore couvertures et oreillers. Un peu plus tard, arrivera un voisin qui nous apportera du café et une bouteille d’eau.

Merci à vous, le frère et la sœur de la petite boutique, merci à l’Imam, merci au jeune garçon et à sa famille, merci au jeune homme qui nous hébergera dans sa maison et merci à toi le voisin pour le café.

Quelle journée mouvementée ! Après ces tracasseries administratives et contrôles, ces cailloux jetés vers nous, ce soir, c’est toute une chaîne de générosité et d’hospitalité qui c’est organisée pour nous.

C’est, seuls dans notre maison d’un soir, que nous verserons à tour de rôle des larmes de bonheur.

4 commentaires

  1. Joël

    Coucou. Je ne sais pas où vous êtes exactement, ni quand vous repartez, on m a parler d in lieu de paix, qui s appelle l oasis de paix, ou vivent des Israéliens et des palestiniens, j ai envoyé la référence sur signal et Messenger Facebook. Bisous

    1. Merci Joël, dommage nous sommes déjà trop au nord pour pouvoir y aller. Excellent ce genre d’initiative mais il s’agit là que d’un microcosme.
      Cela malheureusement ne reflète aucunement la réalité du terrain qui s’aggrave….
      Ici à Naplouse où nous avons passé la nuit, nous avons entendu des tirs.
      Bisous

Répondre à Joël Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *